Histoire énigmatique : Mystère de Luebo : La Mangue de l’Invisible

Dans la localité de Luebo, chef-lieu de territoire de la province du Kasaï, vivait un jeune homme nommé Mwikiza. Ce n’était pas un garçon comme les autres : il était poli, très charmant, travailleur et pieux. Il fréquentait régulièrement la mission catholique des pères scheutistes. Généreux, il n’hésitait pas à aider les gens dans leurs petits travaux. Les anciens l’admiraient.

La maison de Mwikiza n’était pas loin de celle d’un vieil homme nommé Lutakome. Ce dernier était une figure redoutée à Luebo. Grand, avec des yeux rouges vifs, il était connu comme un sorcier très puissant. Les villageois murmuraient qu’il parlait aux démons et qu’il pouvait maudire ou tuer n’importe qui par sa magie noire. Lutakome avait devant sa porte un manguier qui donnait beaucoup de fruits, mais personne n’osait ramasser les mangues tombées ni grimper dans l’arbre pour en cueillir. Certains juraient avoir vu des ombres danser dans l’arbre la nuit, et d’autres affirmaient entendre des cris s’échapper de ses racines, comme des âmes emprisonnées.

Un jour, à la recherche d’une ombre pour réviser ses leçons — car l’« exetat » est une épreuve d’examen importante dans le pays, généralement effectuée par les élèves de la 4e année des humanités en fin d’année scolaire —, Mwikiza se retrouva sous l’arbre de Lutakome. Quelques instants seulement après s’être assis, une mangue tomba. « Quelle est belle cette mangue ! » s’exclama-t-il. « Ça tombe bien, j’avais un petit creux. Je vais me faire cette mangue. »

Pendant qu’il croquait joyeusement le fruit, soudain, Lutakome apparut. « Dis donc, jeune imprudent, qui t’a autorisé à manger cette mangue qui ne t’appartient pas ? » demanda le vieux sorcier.

Mwikiza, qui ne connaissait pas ce sorcier, répliqua férocement : « Ce n’est qu’une simple mangue, tout de même. »

« Une simple mangue ? » rétorqua Lutakome. « Tu le regretteras amèrement. Tu n’auras plus l’occasion d’en manger une. »

Ganongo, un jeune homme qui passait par là, entendit toute la conversation. On raconte qu’il appartient à un puissant mouvement spirituel né au Burkina-Faso depuis quelques années. Il paraît que les adeptes de ce mouvement, qui se propage rapidement en Afrique et dans le monde, utilisent une prière très puissante qui les immunise contre toute attaque mystique ou sorcière. Leur maître, semble-t-il, est capable d’extirper toute attaque mystique déjà passée dans les corps subtils de n’importe qui, qu’il soit dans le mouvement ou non.

Après l’incident, Ganongo interpella Mwikiza en ces termes : « Ce vieux est un dangereux nécromancien. Il réussit toujours à avoir la peau des personnes qu’il attaque. Viens, je vais te mettre en contact avec mon maître, il te fera rapidement une analyse qui te protégera définitivement contre ce sorcier. »

« Je n’en ai pas besoin », répondit Mwikiza. « J’ai mes propres prières, cela me suffit. »

C’est finalement en salle d’examen que Mwikiza rendit l'âme, alors qu’il composait l’épreuve hors-session. Il fut frappé par un malaise brutal. Malgré la réaction rapide des secours, la vie du jeune élève s’éteignit avant qu’il ne reçoive les premiers soins. Une mort soudaine qui plongea toute une contrée dans l’émoi.

Roch Armel BAKYONO
Économiste
Parapsychologue-expert
Directeur du cabinet CECRAB
SARL unipersonnelle créée en 2002
RC N° BF OUA 2002
Agrément d’expertise N° 279/2003
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